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Les femmes et le calvaire du Covid long

Tract diffusé à Lyon par des membres de notre collectif, au sein de la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes.

La classe et le genre créent des différences d'impact de la pandémie. Le Covid-19 infecte et tue tout le monde mais surtout les travailleurs et les travailleuses dont les métiers ne peuvent être exercés à distance.

Or, les métiers de « premiers de corvées », souvent dépeints au masculin « neutre » sont en réalité surtout des métiers parmi les plus féminisés : soignantes, caissières, agentes de nettoyage, enseignantes... ces professions les exposent particulièrement au virus.

Si la pandémie a tué et continue de tuer plus d'hommes que de femmes, les femmes sont plus touchées que les hommes par le fléau du Covid long. Bon nombre d'entre elles se retrouvent dans l'impossibilité de travailler, et ce parfois durablement, à cause de ses nombreux symptômes invalidants. En France, le Covid long n'étant toujours ni pris en charge ni reconnu (« c’est dans votre tête, Madame »), leur vie bascule alors dans la précarité avec la perte de leur revenu, les arrêts longs à mi-traitement, etc.

Il touche 10 % des cas bénins de covid (5 % lorsque vacciné.e.s). Avec une surreprésentation - indépendamment de leurs professions qui accentuent encore cette dernière - des femmes de 30 à 60 ans en bonne santé voire sportives, sans comorbidités, et qui n'ont pas souffert d'une forme grave du Covid.


En plus des symptômes (200 ont été répertoriés) dont elles souffrent au quotidien, ces femmes atteintes de Covid long doivent faire face à la violence du déni médical français : « c'est dans votre tête, Madame », cela veut aussi dire pas de reconnaissance en ALD, l’errance médicale sans prise en charge sérieuse des maux pour beaucoup d’entre elles, et la souffrance et détresse qui en résultent…

En Angleterre, l’Institut National de Statistiques effectue le décompte des covid longs : ces personnes y étaient déjà plus d’un million à l’été 2021. A l’inverse, en France, aucune statistique publique n’est construite par la DREES ou l’INSEE pour les compter. Pis, seules ont été médiatisées les allégations d'une honteuse étude soi-disant scientifique réalisée par des psychiatres, au mois de novembre 2021 (fortement critiquée par les pairs sur le plan scientifique). L'invisibilisation des Covid longs sévit en France depuis le début de la pandémie par manque de recensement, manque de recherche, manque d'information et de formation du corps médical, non prise en compte des besoins et non prise en charge des patient.e.s : « normal », puisqu’il s’agit d’une maladie de femmes ? Bien sûr il existe aussi des médecins bienveillants et des groupes d'entraide et de soutien entre malades du Covid long mais tout cela est extrêmement insuffisant.


Ensemble, revendiquons la création de statistiques publiques recensant les covid longs, et des solutions adaptées pour que ses victimes n’y perdent ni leurs revenus, ni leur emploi, ni leurs possibilités de carrière. Revendiquons la fin du mépris patriarcal pour les premières de corvées.


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