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Monsieur le député/Madame la députée,



A partir du 10 avril prochain, l’ensemble des citoyens et citoyennes français sont appelés à se rendre aux urnes, ce, jusqu’à 4 reprises, pour élire le président de la République ainsi que les membres de l’Assemblée.


Cependant, pour plus de 24 % de ces citoyens et citoyennes, l’accès aux urnes sera source d’un risque d’hospitalisation, voire parfois de décès.

En effet, les personnes à risque accru de formes graves de covid 19 en raison de leurs pathologies constituent 24 % de la société française[1]. Même vaccinées, ces personnes continuent d’être à risque de formes graves du covid, et à l’hospitalisation de ce fait[2]. Parmi elles, les 300 000 citoyens et citoyennes gravement immuno-déprimés, qui ont, encore aujourd’hui, entre 15 et 20 % de chances de décès s’ils contractent le virus[3]. A ces citoyens et citoyennes qui alimentent toujours les hôpitaux à cause du covid, il faut ajouter l’ensemble des personnes âgées, l’âge étant en lui-même un facteur de surrisque important de forme grave du covid. Bien évidemment, la contamination d’un proche dans le bureau de vote est aussi grave pour ces personnes : ils s’ajoutent donc encore à eux.


A tous ces électeurs et électrices, il est « conseillé » de venir masqués, sans autre précision. Cependant, même s’il réduit plus ou moins fortement (et de façon variable selon le type de masque) la dose virale inhalée, le masque ne suffit pas forcément à protéger son porteur de la contamination[4}.

De plus, le gouvernement a expressément déclaré que les positifs au covid – en ce tout début avril, 1 % de la population par semaine - pourraient venir physiquement voter avec un port du masque leur étant « recommandé » - mais non obligatoire… !!

Aucune distanciation physique ne sera prévue, l’aération préconisée sera uniquement de « penser à ouvrir les fenêtres 10 minutes » de temps en temps, sans plus de précision.


Le droit de vote est un droit constitutionnel, qui doit pouvoir être exercé sans danger ni dissuasion par l’ensemble des citoyens et citoyennes français, à égalité.


Le code électoral prévoit d’ailleurs explicitement l’obligation d’accessibilité à tous les citoyens et citoyennes porteurs de handicap (Article 62-2 : « Les bureaux et les techniques de vote doivent être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit le type de ce handicap, notamment physique, sensoriel, mental ou psychique, dans des conditions fixées par décret. »).


Mais aujourd’hui, une part significative des électeurs et électrices, se sachant ou sachant un proche à risque important de forme grave du covid, a peur de venir voter, du fait du risque dont ils ne sont protégés dans les bureaux de vote ni par la législation existante telle qu’appliquée à ce jour, ni par les décisions du ministère de l’intérieur organisateur du scrutin[5].

Il s’agit d’une atteinte grave à la citoyenneté des personnes les plus à risques de forme grave de covid ou proches de personnes à risque de formes graves.


Par ailleurs, les assesseurs et assesseuses seront exposés au risque viral durant de nombreuses heures, exactement comme ce fut le cas lors du premier tour des municipales de 2020[6].


C’est pourquoi, Monsieur le député/Madame la députée, nous vous demandons d’intervenir afin que, lors de ces scrutins, le port du masque soit requis pour tous, et les bureaux de vote aérés, selon ce que préconisent les données de la science, en prenant possiblement appui sur des propositions construites par des scientifiques spécialistes du domaine.

Ce sont les conditions nécessaires au maintien de la possibilité concrète d’exercice de notre citoyenneté à l’occasion de ces scrutins.


Dans l’attente de votre intérêt à ce propos, nous vous prions de croire, Monsieur le député/Madame la députée, en notre profond respect,



Le collectif Zéro covid solidaire.



1 - Les vulnérables à la Covid-19 essai de quantification, Policy brief 74, 26 juin 2020, OFCE – collège des économistes de la santé – disponible sur internet : https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/pbrief/2020/OFCEpbrief74.pdf

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Dernière mise à jour : 28 août 2022

Tract diffusé à Lyon par des membres de notre collectif, au sein de la manifestation intersyndicale du 17 mars pour les salaires.

Depuis le début de la pandémie, plus d’une personne habitant en France sur 100 a été hospitalisée pour Covid sévère. Ce, dans un cadre de mesures sécuritaires et illogiques, au sein desquelles la réelle prévention dans le cadre du travail était, en revanche, cruellement restreinte. Et qu'en est-il de la levée des brevets sur les vaccins ? La totalité des parlementaires d'En Marche, Républicains et RN a voté contre, profits obligent.

Le comble de l’absurdité est atteint aujourd’hui avec Elisabeth Borne nous enjoignant à « continuer à nous laver les mains » au travail après le 14 mars 2022. Ce, alors qu'il est avéré par de nombreuses études scientifiques que le Covid-19 se transmet principalement par la respiration et beaucoup moins par le contact. Qu'en est-il en revanche du plan, nécessaire, pour améliorer la ventilation de tous les espaces intérieurs collectifs ? Rien, car il relèverait de sa responsabilité, et non de notre culpabilisation individuelle. Qu'en est-il du port du masque, une autre des mesures parmi les plus efficaces contre le virus ? La fin de son obligation au travail est aussi, en pratique, celle de sa fourniture par l’employeur : désormais, si vous voulez vous protéger, salarié.e.s, vous devrez les acheter vous-même...c’est ainsi que Jean-Michel Blanquer se retrouve finalement dispensé de la fourniture des FFP2 à tou.te.s les enseignant.e.s, pourtant très récemment acquise par la grève.


Parmi les cas de Covid bénins, 10 % des non-vacciné.e.s sont encore malades plus de 3 mois après les premiers symptômes (5 % pour les vacciné.e.s) : c’est le Covid long. Il frappe des personnes de tous âges, y compris des personnes jeunes, en bonne santé, voire sportives, y compris même des enfants. Personne n'est vraiment à l'abri du calvaire d'un Covid long. Pour beaucoup de salarié.e.s, cela signifie alors arrêt de travail prolongé et/ou répétitif et donc pertes de salaires lourdes, voire perte d’emploi. Cela signifie aussi des frais médicaux importants non remboursés. Le Covid long n’est ni recensé ni reconnu en France : pas d’ALD, pas de possibilités de maladie professionnelle. Aucun dispositif de maintien de l'emploi et du revenu. Les professions en relation avec le public (enseignant.e.s, soignant.e.s, caissier.e.s, personnels de nettoyage, travailleurs sociaux/ales…) sont les plus exposées. A ce jour, on peut estimer le nombre de Covid longs à 2 millions en France, mais c’est un non-sujet dans les débats médiatiques et politiques actuels. A tel point que de nombreuses personnes ne savent même pas que leurs symptômes persistants et invalidants constituent un Covid long. S’agissant d’un phénomène de masse, le Covid long nécessite une réflexion syndicale collective et la construction des revendications associées.


12,6 millions de personnes, en France, ont un (ou plusieurs) facteur(s) de risque au Covid (24 % de la population)[1]. Et 17,5 % des salarié.e.s sont dans ce cas de figure. Aujourd’hui, ils/elles font toujours partie, avec les retraité.e.s et les non-vacciné.e.s, des personnes risquant l’hospitalisation. Parmi eux/elles, les 300 000 immunodéprimé.e.s, ainsi que leurs proches, sont mis.es dans une situation particulièrement dramatique par la libre circulation actuellement choisie du virus : ils/elles ont entre 15 et 20 % de risques d’en mourir s’ils/elles sont contaminé.e.s. Quelle insertion professionnelle possible pour eux/elles dans les conditions actuelles ? Quel accès aux concours de la fonction publique, qui nécessitent de composer dans de grandes salles bondées ? Comment se protéger dans l’open-space ou à l’atelier ? Et comme ces personnes ne vivent pas seules, elles restent en outre condamnées aujourd’hui au risque d’être contaminées par leurs enfants (sous protocole Blanquer) ou leur conjoint.e (revenant du travail porteur du Covid). Le rétablissement des possibilités de télétravail voire, si impossible, de chômage partiel, doit à notre avis être revendiqué syndicalement au moins pour les conjoint.e.s des 300 000 plus vulnérables. La scolarité de leurs enfants doit être réellement possible dans l’école qu’on dit « de la République », sans devoir risquer d’être rendus orphelins en y allant.

Par delà les immunodéprimé.e.s, ce sont 12,6 millions de personnes et salarié.e.s qui sont reléguées aux oubliettes de la société et du monde du travail par les mesures actuelles. Ces mesures créent, à leur égard, une discrimination, qui doit être combattue syndicalement avec eux/elles.


Depuis début 2022, plus de 15 000 personnes sont décédées du Covid en France, dans un silence assourdissant. Très majoritairement des retraité.e.s, et ce dès 60-65 ans. ils/elles nous sont présenté.e.s depuis le début de la pandémie comme « voué.e.s à mourir de toute façon ». Trop jeunes pour la retraite, trop vieux pour le Covid ? La question du coût des masques réellement protecteurs face aux variants actuels plus contagieux (masques FFP2) peut être cruciale pour nombre d’entre eux/elles, étant donné la chèreté de ces masques et le maigre montant de la majorité des pensions. A ce jour pourtant, seul.e.s les immunodéprimé.e.s ont accès à des FFP2 gratuits depuis...février 2022 (!), et ils/elles ont dû batailler pour les obtenir.

[1]Les « vulnérables à la Covid-19 essai de quantification, Policy brief 74, 26 juin 2020, OFCE – collège des économistes de la santé – publication en libre accès sur internet

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L’émission Radio renversée revient sur la pandémie de Covid-19 et la critique de la gestion sanitaire validiste. Cette fois, on parle d’autodéfense sanitaire, c’est-à-dire de protection mutuelle, d’interdépendance, de réduction des risques et de santé communautaire.


Nous entendons d’abord des témoignages individuels de débrouille dans l’autodéfense sanitaire avec Cécile, Axelle et Colleen. Ensuite nous accueillons un premier plateau autour d’une définition politique de l’autodéfense sanitaire, avec Thomas ainsi qu’Anita et Sophie de Zéro Covid Solidaire. Dans un deuxième plateau, nous discuto


ns de l’autodéfense sanitaire en pratique dans des lieux ouverts au public, avec Noémi et Adrien de La parole errante demain et Ferdinand de Chez Josette. Et comme d’habitude, tout au long de l’émission, des créations sonores et musicales pour envoyer valser nos frontières auditives.




1. « Flûte, Tambourin, Membrane, Piano Ouvert... » de l’Ocelle Mare / Thomas Bonvalet (album Sans Chemin, 2021). Introduction sur l’autodéfense sanitaire et ses trois piliers (les vaccins, les masques FFP2, l’aération). Témoignages de Cécile, Axelle et Colleen sur les pratiques individuelles de réduction des risques. « Echolocation » de Pamela Z (album éponyme, 2021). Extrait d’une lecture par karacole d’un texte du collectif Cabrioles paru sur Jef Klak, « Face à la pandémie, le camp des luttes doit sortir du déni » (janvier 2022).

2. Première partie du plateau sur le choix de l’autodéfense sanitaire, avec Anita et Sophie de Zéro Covid Solidaire (collectif initiateur de l’appel « Faisons front pour construire l’autodéfense sanitaire et exiger des mesures solidaires » en février 2022), Toma (auteur du texte « Alors, on te voit plus aux soirées ? Pour une santé communautaire » en janvier 2022), Judith et Clément (autrice et auteur de « Qui obéit à qui ? (Pourquoi parler du virus est important) » en avril 2021 et d’un texte autour des mort·es du Covid à paraître dans Jef Klak n°8 « Feu follet »). Sont notamment évoqués le livre Tracer des lignes de Valérie Gérard (éditions MF, 2021), ainsi que le texte « Nos morts ne vous sont pas dues » de Mia Mingus (ici en anglais original). « Little wheel spin and spin » de Buffy Sainte-Marie.

3. Deuxième partie du plateau avec Toma, Anita et Sophie (Zéro Covid Solidaire), Clément et Judith. Y sont notamment évoquées l’expérience de réduction des risques dans l’épidémie de Sida, les pratiques de santé communautaire des Young Lords, ainsi qu’un communiqué des zapatistes, « Une montagne en haute mer ».

« Le respirateur » de Demain sans faute (Et mon cul c’est du tofu, 2021).

On évoque ensuite des collectifs de référence sur la veille épidémiologique et les recommandations sanitaires : Du côté de la science, Nous aérons, Écoles et familles oubliées.

4. Première partie du plateau avec des lieux collectifs pratiquant la réduction des risques depuis le début de la pandémie : Noémi et Adrien de La parole errante demain et Ferdinand de Chez Josette. Un extrait de L’écoute et l’écho, une émission de La parole errante demain dans laquelle a été lue sur une lettre Kafka à Milena Jesenskà (nouvelle traduction par Robert Kahn aux éditions Nous.

5. Deuxième partie du plateau avec La parole errante demain et Chez Josette. Un extrait de « Bufet - 03 Todo Sin Resolver » de Vicbang (Heroines of Sound, 2020). Conclusion avec moults remerciements. « Splitter » de Nika Son (album Noctui, 2014).

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